Au cœur de la liturgie de ce dimanche, résonne la beauté de l’intransigeance du salut offert par le Christ, « l’unique porte » par laquelle nous avons la vie en abondance. Il est le bon berger, « le gardien de nos âmes », qui connait chacune de ses brebis, personnellement ; le bon pasteur qui nous conduit « sur des prés d’herbe fraîche, nous mène vers les eaux tranquilles et nous fait revivre ».
Telle est, chers frères et sœurs, la joie de Pâques qui illumine chaque jour nos vies. Au cœur même de nos cheminements personnels de foi, parfois chancelants ; au cœur même de nos questionnements divers par rapport au « déconfinement »; la fatigue psychologique et corporelle qui s’installe de plus en plus face à cette situation ; la peur d’un lendemain encore incertain ; notre envie profonde de nous retrouver pour célébrer ensemble en communauté, et reprendre le cours de la vie…, nous sommes invités à nous réapproprier cette vérité évangélique que le psalmiste nous rappelle en ce dimanche : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure ». Telle est l’assurance de notre foi, confiant, à la suite de saint Jean, que quoi qu’il n’arrive, « Nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste. Il est la victime offerte pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier » (1 Jn 2, 1-2).
Telle est la première perle que nous pouvons garder aujourd’hui, pour nourrir davantage notre espérance et continuer le chemin.
La 2ème perle que je voudrais partager avec vous, vient de ce que nous célébrons en ce dimanche : la journée mondiale de prière pour les vocations. La 1ère lecture nous offre une belle image à cet effet : on y voit saint Pierre « debout avec les onze autres Apôtres », pour proclamer la Bonne Nouvelle du salut offert à tous. Ils étaient, eux aussi, « confinés » par peur des représailles des pharisiens et des docteurs de la Loi, après le départ du Christ. Mais voici que remplis de la force de l’Esprit Saint, ils ont osé sortir des lieux de leur confinement, pour porter haut l’étendard du Christ. La réponse des auditeurs se fit immédiate : « Que devons-nous faire ? ». Ce jour-là, nous dit saint Luc, « environ trois mille personnes se joignirent à eux ». Quelle joie !
La perle que je tire de cet épisode des Actes des Apôtres, c’est que Pierre n’était pas seul. Il a reçu la force de l’Esprit Saint, mais il était surtout entouré de ses frères, ‒ et à mon humble avis, probablement Marie et les autres femmes et disciples qui étaient au Cénacle avec les apôtres. L’annonce de la Bonne Nouvelle ne donne beaucoup de fruits, voire même réellement, que lorsque nous la portons communautairement, avec la grâce de notre baptême, et les différents ministères auxquels nous sommes appelés.
C’est l’occasion de rendre grâce et de remercier bon nombre d’entre vous, qui ne ménagiez aucun effort dans la vie de nos communautés paroissiales, pour porter l’Évangile à toutes les personnes de bonne volonté. Je pense notamment, en ces périodes particulières, à toutes les initiatives prises pour que nos communautés vivent autrement ; je pense à vous, accompagnateurs de catéchuménat et de catéchèse qui restez en lien avec ceux que vous accompagnez pour leur donner la force d’entretenir leur lampe allumée ; je pense aux parents qui entretiennent l’amour de Jésus et des saints dans le cœur des enfants, à travers la messe à la télé, les célébrations de la Parole en famille… ; je pense aux membres des équipes obsèques qui continuent à se donner pour les familles en deuil ; aux membres de nos Équipes Animatrices et Liturgiques, pour les échanges et initiatives ; à vous qui vous relayez, qui pour relever les courriers, sonner les cloches, entretenir nos églises…et à ces prêtres, diacres, aumôniers d’hôpitaux qui écoutent et accompagnent les malades. Certains en sont même morts. Paix à leurs âmes ! Et la liste est encore longue… « Ah qu’ils sont beaux sur la montagne, les pas de ceux qui portent la Bonne-Nouvelle, qui annoncent le salut et la paix ! »
Nous aurons besoin encore de tous pour organiser nos communautés à la sortie de crise, finir l’année pastorale et dessiner des perspectives d’avenir. Merci d’avance. Vous le savez bien, « la moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ». Prions le maître de la moisson de susciter en nous davantage de saints foyers chrétiens, ainsi que de saintes vocations de prêtres, de religieux et de religieuses. Qu’il nous accorde sa grâce afin que nous osions nous libérer de nos confinements intérieurs, pour répondre toujours plus à l’appel du Christ.
Puisse Marie, la première en chemin, avec qui nous prions particulièrement en ce mois de Mai, nous aider sur ce cheminement. Amen !
In Christo,
P. Magloire KETEHOULI, secteur du Val d’Orge (Diocèse d’Evry-Corbeil-Essonnes).