Dimanche 10 mai 2020. 5° dimanche de Pâques.
« Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? ». Thomas, lui au moins, il est clair. Cette question qu’il se pose, on peut imaginer que les autres disciples se la posent aussi. Mais lui, il l’exprime.
Mais Jésus répond à Thomas : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va vers le Père sans passer par moi. » Thomas, regarde-moi. Au milieu des tourments et des inquiétudes, je reste avec vous. Notre lien est fondateur. C’est lui qui nous donne du courage et de la force. Quoi qu’il arrive. C’est ça qui nous conduit les uns vers les autres, et donc vers le Père.
Là encore, l’expérience des débuts de la communauté chrétienne peut nous éclairer. Le livre des Actes des apôtres nous le raconte. Les grecs se plaignent que les veuves grecques, c’est à dire les fragiles de leur groupe, n’existent pas au regard des Juifs. Même chez eux, il y a les oubliées. Qui pourtant sont là aussi. Et, comme tout le monde, peut-être même plus que tout le monde, attendent un partage juste et une reconnaissance juste dans « le service quotidien ». C’est à partir de cette prise de conscience que les amis de Jésus inventent cette mission confiée à sept d’entre eux d’avoir la charge de faire attention au service équitable et à la reconnaissance de tous et toutes. C’est là que le service du diaconat trouve ses racines.
L’apôtre Pierre nous le rappelle : « Vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut, pour que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière ». Si Jésus est « la pierre vivante rejetées par les hommes », il devient, pour son Père, « la pierre d’angle » pour construire l’édifice. Et nous sommes nous aussi, « comme des pierres vivantes », invités à entrer « dans la construction de la demeure spirituelle, agréable à Dieu, par Jésus Christ. » A chacun de nous aujourd’hui d’être de ces acteurs. De faire le travail. De participer à l’édifice.
Il est, lui, « le chemin, la vérité et la vie ». Regardons-le vivre. Ecoutons ses paroles. Prenons le même chemin. Cela nous mènera à la vérité dans nos existences. Et fera de nous des vivants, dans l’amour. La suggestion de Jésus est simple à entendre : la fraternité, c’est son chemin, et donc le nôtre, pour connaitre son Père et notre Père ! Reste à en vivre concrètement … Et à remercier le Père, et les frères et sœurs, pour ceux qui aujourd’hui l’incarnent concrètement.
Olivier Morand