Le monde de la détention, par définition est un monde de confinement.
Et depuis le 17 mars, la France entière est confinée. On pourrait d’emblée croire que cela ne change rien pour les maisons d’arrêt comme celle de Fleury-Mérogis ou tout autre centre pénitentiaire. Bien sûr, intuitivement on sait que ce n’est pas le cas et les infos le montrent. Ce qui change, c’est que les détenus sont passés dans un mode de double confinement. Plus droit aux activités de formation, au travail, au sport, aux activités culturelles et cultuelles, mais surtout plus de parloir. Oui bien sûr ils ont droit à 2 promenades plutôt qu’une, en petit nombre, ils ont un crédit téléphonique gratuit. Mais rien n’est évident. L’éloignement des familles est vécu de manière très difficile et on peut le comprendre.
Avec l’aumônerie, on a mis en place un système de lettres circulaires hebdo pour chaque bâtiment et l’envoi de lettres personnelles jusqu’à 2 fois par semaine. Et cela marche, les personnes détenues nous répondent.
Certains gardent le moral et arrivent à s’occuper, pour d’autres c’est moins évident. Pour tous, c’est plus difficile. Et puis il y a ceux qui sont sortis dans cette période, soit parce que c’était prévu, soit parce qu’ils étaient très près de leur date d’aménagement de peine.
Paroles (doublement) confinées