Commentaire – 2ème dimanche du temps ordinaire

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Histoire simple qui en dit beaucoup !

Nous lisons, au début de l’Évangile de Jean, la rencontre de futurs disciples avec Jésus. On peut remarquer tous les verbes de mouvements, et autres actions, par lesquelles non seulement il y a une rencontre mais aussi une confiance qui grandit, et qui porte ces hommes à suivre Jésus. Ils quittent ainsi Jean-Baptiste qui avait « préparé les chemins du Seigneur ».

On remarque que chaque fois, c’est grâce à une autre personne que ces hommes deviennent « curieux de Jésus » ; d’où par exemple la question « Maître, où demeures-tu ? ». Pour y répondre, ils doivent bouger ! et ils vont faire leur propre expérience de relation avec Jésus : « ils virent où il demeurait ». De là, la confiance naît et grandit, et à son tour André donne envie à Simon de rencontrer Jésus. Simon fait alors l’expérience du regard de Jésus sur lui, qui lui donne un nom nouveau (Pierre) qui manifeste la mission qu’il lui confiera (à la fin de cet évangile Jésus lui dira : « tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église »). Et tous feront l’expérience qu’il est « l’Agneau » : celui qui libère du mal.

Et moi ? qui ou qu’est ce qui m’a donné envie de « faire mon expérience » en entrant en relation avec Jésus ? en écoutant sa Parole, en le laissant poser son regard bienveillant sur moi, en osant lui parler, le questionner ? Vous remarquerez que cette question rejoint le thème de la première des rencontres proposées car le carnet de route du synode (cliquez !), et ce n’est pas pour rien !

Nous pouvons noter aussi au passage que l’expression « transmettre la foi » n’est pas très pertinente. On ne transmets pas la foi, la confiance : mais, à une personne qui nous fait confiance, on donne parfois envie de tenter sa propre expérience avec une autre, avec qui nous sommes nous-mêmes en confiance (et notamment le Christ)… c’est de cette expérience unique entre ces deux autres personnes que pourra peut-être naître la confiance (la foi) entre eux.

La 1re lecture, récit de la vocation de Samuel, consonne avec la mise en route des disciples, et donc l’appel que le Seigneur adresse à chacun « Venez et voyez ». Mais le passage de la 1ière lettre de Saint Paul aux Corinthiens apporte un salutaire précision : « Vos corps sont les membres du Christ (…) Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint ». Saint Paul ne dit pas « votre, corps, s’il est parfait, s’il est jeune, beau, sans blessure… » ! Mais votre corps… tel qu’il est ! avec son âge, son histoire, ses limites (même un « géant » a un corps limité !) … Mon corps, c’est-à-dire moi-même (« je suis mon corps » et non seulement « j’ai un corps », qui me serait comme extérieur !) et donc aussi mon psychisme, tout mon être, mon histoire… Encore une fois, il n’y a pas de « niveau requis » pour que le Seigneur s’adresse à nous, pose son regard sur nous, et, nous invite à le suivre. C’est dans ce compagnonnage, source de conversions quotidiennes, que les êtres de chair que nous sommes, fragiles, limités, et pécheurs, deviennent sans cesse des instruments de son amour, des témoins de Sa Parole.

Bertrand DELCEY