Le maître mot des lectures de ce dimanche, c’est l’URGENCE. L’urgence à sauver Ninive, la grande ville païenne ; l’urgence de la conversion ; l’urgence de tout quitter pour se mettre à la suite du Christ, et prêcher la Bonne Nouvelle de Dieu aux gens de bonne volonté.
Ressentons-nous aussi cette hâte à l’œuvre de Dieu, comme ces disciples, qui, à la parole du Christ, laissent aussitôt filets, parents et amis, pour se mettre à sa suite ?
Souvent, nous nous disons que nous aurons largement le temps, plus tard, pour organiser nos vies ; passer plus de temps avec nos enfants ou les membres de nos familles ; s’occuper plus de nos proches malades ; servir le Seigneur lorsque nous serons à la retraite… Des fois, malheureusement, ce sont certains aléas de la vie (comme les maladies ou les décès) qui nous ramènent à la réalité.
Saint Paul nous rappelle que « le temps est limité ». Dès lors il est urgent de s’attacher à l’essentiel « car il passe ce monde tel que nous le voyons ». Quel est cet « essentiel » ? Découvrir les voies du Seigneur. Et quelle est cette voie, si ce n’est celle de l’amour ! Un amour vrai, « qui prend patience, rend service, ne jalouse pas, ne se gonfle pas d’orgueil, ne cherche pas son intérêt, n’entretient pas de rancune, ne se réjouit pas de ce qui est mal, fait confiance en tout, espère tout et endure tout » (cf. 1Co13). Tout passe nous rappelle saint Paul, mais la charité ne passera jamais.
Tel est le grand message que le livre de Jonas nous montre si bien. Dieu a hâte de nous sauver, mais il prend patience avec nous. Le temps est compté, mais ce n’est pas de la fatalité. Il nous est donné pour nous mettre en chemin ; semer des roses autour de nous par un sourire, une attention à l’autre, un geste de pardon. Mais c’est aujourd’hui que tout se joue. Pas demain… mais AUJOURD’HUI. Chaque jour que Dieu me donne, est une chance pour aller de l’avant. Comme disait Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Ma vie n’est qu’un instant, une heure passagère. Ma vie n’est qu’un seul jour qui m’échappe et qui fuit. Tu le sais, ô mon Dieu ! Pour t’aimer sur la terre, je n’ai rien qu’aujourd’hui ».
Alors cher ami, ne passe pas à côté de l’essentiel. Ton frère, ta sœur, tes parents, ta famille, ton voisin, ta communauté… a peut-être besoin de toi. Rien qu’aujourd’hui… Sauras-tu ouvrir ton cœur et coopérer à la miséricorde de Dieu ?
P. Magloire KETEHOULI