Dimanche 7 février 2021. Commentaire des textes.
Jésus à Capharnaüm et dans les villages.
Le pauvre Job, qui était un homme riche et reconnu, traverse, comme beaucoup d’autres, une période très douloureuse. « Vraiment, la vie d’un homme sur la terre est une corvée. » (Job 7, 1-7) Et, de générations en générations, cette expérience revient souvent. Cette trop longue période de pandémie est bien un écho à cette situation. « Ma vie n’est qu’un souffle, mes yeux ne verront plus le bonheur. » Comme Job, on en arrive à se demander si ça va changer un jour…
Paul, qui lui aussi connait de nombreuses difficultés, et qui sera condamné à mort « à cause de l’Evangile », ne lâche pourtant rien. « Quel est mon mérite ? C’est d’annoncer l’Evangile, sans rechercher aucun avantage matériel, et sans faire valoir mes droits de prédicateur de l’Evangile. Libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns. Et tout cela je le fais à cause de l’Evangile, pour y avoir part, moi aussi. » (1 Co 9, 16-23). Ces paroles ne sont pas neutres ! « L’esclave de tous »… Et tout cela, même seulement pour « quelques-uns » …
Et c’est en regardant Jésus faire que Paul prend ce chemin. Jésus qui commence ses gestes et ses paroles publiques à Capharnaüm, après avoir commenté les textes lus ce-jour là à la synagogue le jour du Sabbat, soulage un homme perturbé. Puis il va diner chez Pierre qui l’accueille chez lui, et remet sur pied sa belle-mère. Et beaucoup de monde viennent vers lui pour qu’Il apaise en eux maladies et démons intérieurs. Mais, comme Paul le comprendra, il ne cherche pas à en tirer une image et de l’impact pour se mettre en lumière. « Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche ». Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Evangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » (Marc 1, 29-39). Ce sont là les tous premiers récits de l’Evangile de Marc. Pour Jésus, l’important ce n’est pas d’être admiré, reconnu. C’est d’aller à la rencontre des personnes, en particulier des fragiles, pour les aider à traverser ces périodes que Job évoquait. Pour les aider à se remettre debout. Pour en sauver quelques-uns, comme le dira Paul à cette école.
L’Evangile, c’est-à-dire la « Bonne Nouvelle », est là : quand on prend soin des autres, on les aide à traverser la vie. Parce que nous avons besoin les uns des autres pour traverser la vie. Surtout quand les jours sont difficiles à vivre. Parce que c’est notre manière, concrète, incarnée, d’annoncer cette Bonne Nouvelle : Dieu est ton ami. Pas des discours et des paroles, mais une présence et des actes. Et Jésus le redira souvent : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on vous reconnaitra comme mes disciples. » C’est aussi pour cela que Jésus invite ses disciples à aller dans les villages voisins, pour y exprimer, là aussi, cette Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu, perceptible par l’amour entre les humains, dans toutes ses expressions. C’est bien cela que Paul cherchera à dire dans sa lettre à ceux de Corinthe : « Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns. Et tout cela je le fais à cause de l’Evangile, pour y avoir part, moi aussi. »
Nous pouvons prendre un petit moment pour évoquer ceux et celles qui, concrètement, autour de nous, attendent des signes que quelqu’un fait attention à eux, pour qu’ils puissent continuer à avancer, malgré tout…
Bon dimanche et belle semaine à venir, malgré tout…
père Olivier Morand