Méditation
7ème Dimanche de Pâques
Frères et sœurs,
Nous avons fêté jeudi dernier l’Ascension de Jésus. L’Evangile de Saint Jean de ce 7ème dimanche de Pâques nous rapporte la grande prière de Jésus au moment de passer de ce monde à son Père.
« Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom pour qu’ils soient un ». Son premier désir c’est que ses disciples « soient unis ». Qu’ils soient unis dans le nom du Père, qu’ils restent fidèles à ce qu’ils ont reçu par le Christ et qu’ils soient sanctifiés dans la vérité, cette vérité qui est la Parole même de Dieu : « sanctifie-les dans la vérité : ta Parole est vérité ».
« Qu’ils soient uns » il ne s’agit pas d’être unis comme dans une association quelconque. Il s’agit d’être unis comme le Père et le Fils sont unis, d’être unis dans le nom de Dieu. D’être témoins de la résurrection du Christ. Être témoin de sa résurrection c’est être porteur de vie. Cette unité pour laquelle Jésus prie ne peut exister que si nous entrons dans un chemin de fidélité. Être fidèle c’est faire confiance. Et faire confiance, ce n’est pas un exercice très facile. La qualité de notre unité dépend de notre capacité à faire confiance. Faire confiance au Seigneur, à l’Eglise, à ceux que le Seigneur nous donne comme pasteurs. Faire confiance c’est avoir la conscience que nous sommes membres de quelque chose de beaucoup plus grand que nous. Parfois nous oublions que l’Eglise est la manifestation de ce mystère de l’unité, cette unité qui se manifeste malgré les fragilités mêmes que nous pouvons exprimer. Oui, et je dis nous, car s’il n’y a pas de « peuple de Dieu » il n’y a pas d’Église. Et c’est parce que chacun de nous, nous sommes fragiles, que nous avons besoin de grandir dans la confiance, de grandir dans la fidélité, d’être unis toujours plus au Christ. Pour faire grandir, parmi nous, cette unité à laquelle nous sommes appelés.
Et le Seigneur nous rappelle que cette unité ne peut trouver son appui que dans la Parole de Dieu elle-même. Cette parole qui libère, qui relève, qui guérit. Mais cette parole qui nous remet aussi en question, qui va à l’encontre de notre orgueil, de notre autosuffisance, de notre incapacité de voir le monde avec le regard de Dieu. Cette Parole de Dieu qui transforme. Et c’est dans cette Parole là que le Christ demande au Père que nous soyons sanctifiés. Et c’est cette parole que le Christ nous envoie.
La qualité de notre unité dépend de notre capacité à faire confiance, elle dépend aussi de notre capacité à être fidèles au Christ. Et être fidèles au Christ c’est justement proclamer, par nos actes, nos paroles, notre vie, que Jésus est notre Sauveur. Mais en quoi est-il notre Sauveur ? Il est notre Sauveur car par le don de sa vie et sa résurrection, il a restauré en nous, l’image et la ressemblance de Dieu, en d’autres termes, il nous a restauré notre capacité d’aimer, véritablement. Car il nous a révélé le nom de Dieu et le nom de Dieu est Amour. Le Christ nous a redonné le sens de notre vocation : nous sommes appelés à être saints, autrement dit, à être porteurs de vie !
Chers frères et sœurs, sommes-nous porteurs de vie ? Sommes-nous témoins de la résurrection ? Sommes-nous prêts à laisser la place à ce Dieu qui est Amour et qui nous invite à aimer, concrètement et sans cesse ? Avons-nous cette envie de répondre à cet appel du Christ qui nous envoie ? Et s’il nous envoie ce n’est pas pour autre chose que pour être témoins de sa résurrection, témoins de son amour, témoins de la Vie. Car « Dieu est Amour, qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui ». AMEN
père Jean de Dieu RAKOTOMAMORY