12ème dimanche du Temps Ordinaire B – Homélie

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12ème dimanche du Temps Ordinaire B
Homélie

Frères et sœurs, témoins de la résurrection,

La liturgie de ce dimanche nous parle de souffrance, de tempête. Cela nous rejoint dans notre quotidien. Chaque être humain et chaque communauté connaissent, dans leur parcours de vie, des moments difficiles ou douloureux, qui mettent en péril l’avenir au point de se demander comment s’en sortir.

Dans la première lecture, nous voyons Job qui est très douloureusement éprouvé par ce mal. Dieu lui répond en affirmant sa puissance sur la mer, et, à travers elle, sur tout ce qui détruit l’homme. Si nous lisons la suite de ce récit, nous découvrons que Job va retrouver une situation encore plus belle que celle qu’il avait au début. Comme Job, les hommes peuvent crier leur souffrance vers Dieu. La Bonne Nouvelle c’est qu’il ne nous laisse pas désespérés. Il vient vers nous.

Dans sa seconde lettre aux Corinthiens, Saint Paul nous invite à faire un pas de plus. En venant dans le monde, le Christ a pris sur lui toutes nos souffrances et nos péchés. Toute la vie de Paul a été transformée par la découverte de Jésus qui est mort pour tous les hommes en portant sur lui le poids du mal. Notre situation s’en trouve totalement modifiée. Si Jésus est mort pour nous, nous n’avons pas le droit de vivre enfermés dans notre égoïsme. Nous devons accueillir la vie nouvelle qu’il nous a obtenue par sa Passion et sa Mort. C’est une vie essentiellement caractérisée par un immense amour.

Après avoir enseigné aux foules, Jésus dit à ses disciples : “Passons sur l’autre rive”. Ce passage sur l’autre rive est bien évidemment un déplacement géographique, mais la suite des événements va nous montrer qu’il faut creuser au-delà du fait matériel pour se rendre compte qu’il s’agit d’un déplacement intérieur auquel Jésus invite ses disciples.

Dans l’Évangile nous voyons Jésus qui invite ses disciples à passer vers “l’autre rive”. Nous devons comprendre ici que cette “autre rive” ce n’est pas seulement l’autre côté de la mer. C’est d’abord celle du monde païen. Jésus veut le rejoindre là où il en est pour le libérer des puissances du mal et lui annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile. C’est une manière de dire qu’il n’est pas venu pour le seul peuple Israël mais aussi pour tous les hommes du monde entier. Il veut que tous aient la vie en abondance.

En lisant cet Évangile, nous pensons aux nombreux prêtres, religieux, religieuses et laïcs qui ont répondu à cet appel du Christ. Ils ont quitté leur famille, leurs amis, leurs pays pour aller vers l’inconnu. Ils ont traversé les océans pour annoncer Jésus à des peuples qui ne le connaissent pas. Et actuellement, nous voyons des prêtres Africains, Indiens ou autres qui ont également quitté leur pays pour venir nous évangéliser. La bonne nouvelle doit être annoncée à tous. Dieu les aime tous, et il veut les sauver.

Quitter son pays pour rejoindre “l’autre rive” cela suppose une grande confiance. L’Évangile nous parle de la tempête et de la peur panique des disciples. En calmant cette tempête, le Christ affirme sa victoire sur les forces du mal. Il faut savoir que Saint Marc écrit son Évangile bien après la résurrection du Christ (vers les années 60-70). Il s’adresse à des chrétiens persécutés et désemparés par cette tempête qui les accable. L’Église est un peu comme la barque de Pierre qui est en train de sombrer. Alors, ils appellent au secours : “Sauve-nous ! Nous périssons”. C’est aussi la prière de nombreux chrétiens d’aujourd’hui qui subissent la violence et la persécution. Mais Jésus est là et avec lui, les puissances du mal n’ont pas le dernier mot.

Si nous voulons rester fidèles à l’Évangile, nous serons exposés aux difficultés de notre temps : nous aurons à lutter contre le racisme, à prendre la défense des opprimés, à faire preuve de solidarité avec les plus pauvres. En affrontant le mal, les chrétiens peuvent se mettre en danger ou être tournés en dérision. Mais ils se rappellent qu’avec Jésus, il n’y a rien à craindre car il a vaincu toutes les formes de tempêtes. Avec lui, nous pouvons affronter les mêmes combats contre le mal et maîtriser toutes les tempêtes, celles de l’égoïsme, de la haine, de l’injustice et de la violence. Avec lui, nous avons la ferme assurance que c’est l’amour qui triomphera. Amen

père Jean de Dieu RAKOTOMAMORY