Liturgie familiale du 27 juin 2021.
Nous voilà arrivés au dernier dimanche de ce mois de juin, de cette année scolaire. Les paroissiens du Val d’Orge sont invités aujourd’hui à se retrouver, enfin, pour une célébration commune à St Jean Apôtre. Cela fait si longtemps que cela n’a pas pu arriver. Et les passages de l’Ecriture que nous partageons ce jour nous mettent au cœur de l’essentiel, une fois encore. Pour aujourd’hui. Mais aussi pour demain. Et sans oublier hier.
« Dieu n’a pas fait la mort ». (Sag 1, 13- 2, 24) Qui oserait dire ça aujourd’hui ?… Après tous ces mois que nous venons de passer. Les difficultés au jour le jour. Les rencontres difficiles. Les isolements qui sont lourds. Et la maladie. Et la mort. Ainsi donc « Dieu n’a pas fait la mort » ? Et non. Ça vaut le coup d’entendre ce qui dit le livre de la Sagesse. Discours toujours pas habituel aujourd’hui : « Il ne se réjouit pas de voir mourir les être vivants. Il les a tous créés pour qu’ils subsistent ; ce qui naît dans le monde est porteur de vie. » Personnellement, ça me fait penser à cette phrase de Jésus, où il résume sa mission de façon claire, simple, et pas toujours entendue : « Je suis venu pour que les humains aient la vie, et la vie en abondance. » (Jean 10, 10)
D’ailleurs, n’est-ce pas ce qui nous est raconté, de façon très concrète, dans le passage de l’Evangile lu ce jour ? Le chef de la synagogue, Jaïre, qui vient demander à Jésus de guérir sa petite fille. « Ma fille est encore si jeune. Elle est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive ». (Jean 5, 21-43). Ce que Jésus va faire, en disant de ne le dire à personne (alors que la foule est là dehors). Comprendre : restez discret dans votre attention aux autres. Et cette femme, dont on ne sait même pas le nom, qui cherche à toucher le vêtement de Jésus, qui est au milieu de la foule qui se presse sur lui, pour être, enfin guérie de ses pertes de sang !… « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » Et entre tous ceux qui sont collés à Jésus, lui il sent bien qu’il s’est passé quelque chose de particulier avec quelqu’un. « Qui m’a touché ? ». Il pose vraiment des questions incroyables au milieu de la foule. Et pourtant… « Elle vient se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : Ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal ». C’est bien sa démarche à elle qui a porté cette richesse, ce passage. Pas la volonté de Jésus…
N’est-ce pas là un beau chemin qui, une nouvelle fois, nous est indiqué ? Un chemin à suivre par nous. Concrètement. Dans nos relations entre nous. « Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité. Dans les circonstances présentes, ce que vous avez en abondance comblera leurs besoins, afin que, réciproquement, ce qu’ils ont en abondance puisse combler vos besoins, et cela fera l’égalité, comme le dit l’Ecriture à propos de la manne. » (2 Co 8 7 – 9, 15) Voilà ce qu’écrit Paul à ses amis de Corinthe, dans la suite des expériences vécues autour de Jésus. Et ça c’est vrai pour les humains depuis au moins la période de la manne, de la traversée du désert de l’Égypte vers la Terre Promise par Dieu à son peuple pour qu’il soit libre. Pas des dominants qui donnent à ceux qui n’ont pas, mais l’égalité entre nous, le partage, l’attention réciproque aux besoins de chacun… Voilà comment Paul comprend le chemin que nous avons à suivre à la suite de Jésus, de sa rencontre avec Jaïre, et avec la femme malade.
L’été arrive. Un bon moment pour relire notre année. Remercier pour tous ceux et celles qui ont su s’engager pour le service des autres, des fragiles, dans cette longue période. Prendre le temps de les nommer, de raconter ce qu’ils ont fait concrètement. Pour nous, faire attention aux besoins des autres, les évoquer de façon explicite. Et aussi aux nôtres. Pour inventer, encore et encore, des manières de se soulager mutuellement, de façon égalitaire, en fonction des besoins de chacun. Ils ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Mais tout le monde en a. Sachons les percevoir et les accueillir. Sachons les soulager. Sachons les exprimer.
Parce que Jésus est « venu pour que les humains aient la vie, et la vie en abondance », et qu’il nous appelle à suivre cette même route, nous qui sommes chacun un membre de son corps au cœur de ce monde. Bon été !
Olivier Morand