Voici le temps de l’Avent, un temps d’attente de quelque chose qui va venir…
Nous sommes soumis à des sollicitations multiples (dispersion de nos vies, course perpétuelle en avant, consommations excessives, achats « satisfaction », …) ; parfois, nous nous réfugions dans l’oisiveté et la procrastination. Nous affrontons des tensions et des confrontations qui nous « saturent », nous anesthésient et ne nous permettent pas d’écouter, d’être à l’écoute, qui ne nous permettent pas de nous mettre en attente.
Le temps de l’Avent est un appel à faire une pause, à faire le tri dans notre vie afin de pouvoir en tant que baptisés revêtir le Christ comme nous y invite St Paul :
Conduisons-nous honnêtement,
comme on le fait en plein jour,
sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauches,
sans rivalité ni jalousie,
mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ.
(Rm 13, 13-14a)
Dieu a choisi de se faire attendre
Dieu, tu as choisi de te faire attendre tout le temps d’un Avent.
Moi je n’aime pas attendre dans les files d’attente.
Je n’aime pas attendre mon tour.
Je n’aime pas attendre le train.
Je n’aime pas attendre pour juger.
Je n’aime pas attendre le moment.
Je n’aime pas attendre un autre jour.
Je n’aime pas attendre parce que je n’ai pas le temps
et que je ne vis que dans l’instant.
Tu le sais bien d’ailleurs, tout est fait pour m’éviter l’attente :
les cartes bleues et les libre services,
les ventes à crédit et les distributeurs automatiques,
les coups de téléphone et les photos à développement instantané,
les télex et les terminaux d’ordinateur,
la télévision et les flashes à la radio…
Je n’ai pas besoin d’attendre les nouvelles,
elles me précèdent.
L’attente, seulement l’attente, l’attente de l’attente,
l’intimité avec l’attente qui est en nous parce que
seule l’attente réveille l’attention
et que seule l’attention est capable d’aimer.
Tout est déjà donné dans l’attente,
et pour Toi, Dieu, attendre se conjugue Prier.
Père Jean Debruynne
(1925-2006)