Témoignage de là-bas : Comité diocésain de développement de Maroua-Makolo

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AMÉLIORER LE VIVRE ENSEMBLE AU CAMEROUN

Depuis 2018, le CCFD-Terre Solidaire déploie dans l’extrême nord du Cameroun son programme Paix et Vivre-ensemble déjà initié au Tchad et en République centrafricaine depuis une dizaine d’années. Il s’appuie pour cela sur le Comité diocésain de développement de Maroua-Makolo (CDD), une structure qui offre des services aux populations dans l’éducation et la formation, la santé, la microfinance et mène des projets agroécologiques et hydrauliques.

Ce partenariat qui s’inscrit dans un programme socio-économique franco-européen autour du lac Tchad, a permis au CDD de renforcer le tissu social et de mobiliser les communautés afin qu’elles puissent reprendre leur développement en main.
En effet, cette région très étendue à la frontière du Nigeria, du Niger et du Tchad est en proie à une forte insécurité due aux attaques répétées du groupe armé Boko Haram, qui ont causé le déplacement de milliers de personnes ; accroissant la pression sur les ressources naturelles. Les appuis humanitaires apportés n’ont pas permis de régler les tensions nées autour de la gestion et de l’accès aux ressources qui s’expriment souvent sur le champs ethnique ou religieux.

Le CDD est une organisation importante (27 salariés et près de 1 700 bénévoles) et très structurée.
Elle bénéficie d’un secrétariat général fort appuyé d’une équipe technique, de services autonomes dans différents domaines d’action (santé, éducation, justice et paix), de services de développement (rural, économique, communautaire…) et d’un fort engagement de la communauté ecclésiale. Le Comité fonde son action sur les principes de la dignité humaine intégrale (sans distinction de sexe et de religion) et de l’autopromotion : la population doit être actrice de son propre développement. Le CDD accompagne les populations les plus démunies afin de décider des actions à entreprendre pour améliorer leur condition, tout en comptant d’abord sur elles-mêmes (ressources humaines, matérielles, financières) pour les mettre en oeuvre et changer leur situation.

Pour la période 2018- 2022, le Comité diocésain a voulu retenir quatre priorités stratégiques :

  • l’amélioration de l’accès aux services de base (eau, éducation, santé, justice, paix, cohésion sociale) ;
  • l’insertion et l’autonomisation économique des jeunes et des femmes ;
  • l’assistance humanitaire et l’appui aux populations les plus vulnérables ;
  • le renforcement des capacités.

L’orientation du partenariat autour de la thématique du vivre-ensemble a conduit à l’instauration d’un dialogue entre les communautés, et avec les autorités.

Elle a permis de développer un engagement citoyen sur des sujets d’intérêt communautaire, de diminuer les conflits. Le CDD de Maroua-Makolo a notamment soutenu la formation et la création de plateformes citoyennes qui font le suivi des projets lancés par les communes et qui remontent les besoins et difficultés des populations.
La formation de leaders religieux et communautaires sur la gestion des conflits a permis d’améliorer le dialogue interreligieux. Ces actions ont accru la confiance au sein des communautés, entre la population et les pouvoirs publics, et encouragent les citoyens à prendre en main leur développement.