Depuis plus de trois ans, dans le Val d’Orge, l’association La Chaîne du Cœur s’est créée pour soutenir
une famille venue du Bénin afin de préserver la santé de deux des enfants dont l’espérance de vie au
pays était menacée.
Ici, en France, les crises sont évitées, les traitements sont assurés, au grand soulagement de tous. De plus, scolarisés, les enfants réussissent bien dans leurs études.
Mais la situation reste précaire du fait des blocages administratifs envers les étrangers. En effet,
même lorsqu’on parle français, qu’on est soignant de métier, qu’on est actif et apprécié, on peut se
trouver durablement en situation irrégulière, et donc empêché de gagner sa vie par son travail et
d’accéder au droit commun.
Au fil du temps, le premier accueil « chez l’habitant » s’est donc transformé en une aide au logement et un accompagnement dans les démarches administratives toujours plus longues, incertaines et complexes.
Dans ce contexte, La Chaîne du Cœur tient bon, regroupant – grâce au bouche à oreille, aux réseaux
familiaux, amicaux et solidaires – une quarantaine de donateurs fidèles et une poignée de membres
déterminés au sein du Bureau, chacun prenant sa part pour encourager, conseiller, aiguiller, faire le
lien. Sans oublier ceux qui offrent travail et ressources en attendant que le plein accès à l’emploi soit
possible.
Car ceux que nous considérons encore comme des étrangers sont aussi nos voisins, nos amis et parfois nos aidants.
Et puis, ponctuellement, en partenariat avec des associations locales, d’autres dépannages ont pu être apportés à des personnes en situation critique.
Comme autant de tout petits « raccommodages » d’un tissu social mis à mal, pour que la défiance laisse place à la solidarité.