En cette journée de Vendredi Saint, nous vous proposons cette méditation :
Au début de la pandémie, des messages essayaient de positiver la situation. L’un d’eux très bien écrit s’émerveillait sur ce qu’un tout petit virus faisait : des familles qui se rapprochent, des pères qui jouent avec leurs enfants, des enfants qui quittent leurs écrans pour parler avec leurs parents, des gens qui s’entraident, le silence qui remplace le bruits des embouteillages, la nature qui reprend sa place dans nos villes sur-urbanisées, etc.
Mais plus je lisais ce texte et plus mon cœur se serrait…
Je pensais à cet homme qui n’avait pas d’autorisation de déplacement et qui s’était fait verbalisé… bien que chez lui… dans la rue… qui pourra l’aider ? qui pourra lui donner de quoi manger ?
Je pensais à ce jeune, que l’immigration de ses parents plaçait dans une double culture et pour qui le lycée offrait une soupape, un espace et un temps pour grandir et être lui… le pourra-t-il au domicile de ses parents à faire ses multiples corvées et si il a le temps son travail de classe ?
Je pensais à cette mère de famille qui reçoit des coups du père de ses enfants, qui s’échappait de son quotidien auprès de ses amies qui n’osent lui envoyer de texto de peur qu’il ne soit intercepté… qui pourra remarquer les marques ? qui pourra s’interposer ?
Je pensais à ces enfants à qui le repas à prix modique de la cantine assurait aux parents un repas décent pour les enfants… et maintenant est-ce qu’ils pourront manger suffisamment tous les jours ?
Je pensais à ce vieil homme qui au soir de sa vie avait sa routine chaque jour en faisant ses courses et en croisant telle ou telle personne, la saluant et échangeant des banalités faisant ainsi trace de présences humaines dans son quotidien… qui croisera-t-il maintenant ? qui osera lui dire un simple bonjour ?
Je pensais à ce détenu qui subit sa peine de prison et qui maintenant ne reçoit plus de visites, n’a plus d’atelier ou d’activités… qui lui permettra de se (re-)construire ? qui lui permettra de se sentir encore humain ?
Je pensais à ce soignant qui ne ménage pas sa peine auprès de ses patients et qui en rentrant chez lui subit l’ostracisme de ses voisins inquiets d’une possible contagion… comment lui permettre de reprendre des forces ? comment lui permettre de repartir le lendemain ?
Je pensais à ces familles qui ne peuvent plus être près de leurs proches dans leurs derniers instants, ni même leur faire un à-Dieu pour respecter le confinement… comment leur permettre de cheminer dans leur deuil ? qui pourra les étreindre pour les réconforter ?
En ce Vendredi Saint, où nous avions l’habitude de nous réunir pour suivre le Christ sur son chemin de croix, pour suivre l’Office de la Passion, nous vous proposons de vivre, seul ou avec les membres de votre foyer, en lien par la prière avec toute la communauté :
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un chemin de croix
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celui du CCFD-Terre Solidaire : conçu avant la pandémie, il est dans le droit fil de la proposition vécue pendant le Carême dans notre secteur.
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celui proposé par le diocèse (chemin de croix en famille)
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l’office de la Passion avec :